Gaël.

Ca faisait trois mois, peut-être plus -peut-être moins- que je n'avais pas pensé à toi. Et tu réapparaîs, dans ton costume de chevalier de l'Apocalypse, tes yeux dorés scrutant le moindre de mes regards pour toi. La moindre défaillance dans mon système de sécurité. Mais c'est trop tard. J'ai appris à me blinder face à toi. Tes sourires provocateurs ne me feront plus fondre. Et ton visage d'ange ne me trompe plus sur tes racines démoniaques. Tu ne me feras plus jamais de mal, Gaël. Non, plus jamais.
Oh, tu peux me regarder avec toute ta peine dans les yeux, je ne ferai pas machine arrière. C'est trop tard. Mon chateau de cartes s'est écroulé bien trop souvent sous tes éclats de rires qui faisaient trembler ma Terre. Les rôles s'inversent aujourd'hui. Pleure, je vais rire pour toi. Je vais rire de toi.
Ultime sourire, ultime soupir, en sortira-t-on vivants, de cet engrenage de folie ? Ton corps -ton coeur- se tend, tout contre le mien, je sens tes lèvres s'étirer en un rictus contre ma peau. Tu crois encore à ta victoire. Agonie des sens, tu t'écroules. Sanglots étouffés. Tu roule sur le côté, les larmes aux yeux. Oh, je t'ai blessé ? Mais qu'est-ce que tu attendais de moi ? Des félicitations ? Des remerciements ? Non Gaël, tu n'es pas différent des autres et je n'ai rien ressenti. A part peut-être un grand vide à l'endroit où se situait mon coeur il y a encore quelques temps.
"Pourquoi...?"
Gaël, tu m'as détruite tant de fois, sous tant de noms...Tu m'as fait croire que j'étais Hell -Elle-, tu m'as fait rêver d'un paradis artificiel...Tu m'as fait croire, que peut-etre, un jour, tu m'aimerais définitivement. A mort. C'était faux, n'est-ce pas. Tu m'as menti, mais ne l'as jamais reconnu. Tu n'étais qu'un lâche parmis tant d'autres, et tu paies pour le monde entier.
Tu étais mon Soleil. Je me suis brûlé les ailes si souvent entre tes bras. Mais c'est fini. Fini, tu m'entends ? Et tu peux changer, devenir Thibaud, Lucas, n'importe lequel. Je te détruirai, comme tu l'as fait pour moi.
Et me perdant, tu as perdu.
Tu t'es perdu.
Et rien -rien- ne te relèvera.

Han.
Mon Diamant, ta douleur, elle me déchiquète le coeur. Prends les lambeaux, ils sont pour toi.
Parce que ton Art mérite bien plus que ça.