[En cours, TH] La vie n'est pas un conte de fée.

Joan, c'est une Claymore des temps modernes. Aussi froide en apparence mais tellement vivante au plus profond d'elle même.
C'pour ça que je l'aime autant, je crois.
Et parce qu'elle vient de toi.

Tu connais Claymore ?

Oui, c'ets vrai que c'est un peu ça. Mais elle est pas vraiment vivante non plus à l'intérieur. Malheureusement. Mais elle peut encore apprendre. ^^

Le monitoring bipe pour agacer les visiteurs. Déjà que les gens n’aiment pas venir dans les hôpitaux. Ces endroits sordides où règnent la maladie et la mort. Ce bip qui énerve incite véritablement à faire demi-tour. C’est ironique de penser qu’entre ces murs, tant de vies sont sauvées et que tant sont perdues. Que l’espoir naît, grandit, renaît, se bat et meurt. Que tant d’existences, d’avenirs sont changés. Les hôpitaux sont le carrefour entre la vie et le néant. Et c’est parce que les gens ont peur du néant que personne n’aime les hôpitaux.
Et même Joan, qui ne croit en rien. Même elle, ne les aime pas.
Mais elle reste quand même. C’est la seule preuve d’attachement pour Charlie qu’elle se sent capable de donner. Elle reste et elle attend. Elle attend que les médecins viennent lui expliquer le malaise du jeune homme ou alors, elle attend qu’il se réveille.
Tout est calme autour d’eux, même les allées et venues dans le couloir se font sans bruit.
Quelqu’un entre dans la chambre. C’est un médecin, celui qui vient expliquer. C’était donc lui qu’elle attendait.
- Bonjour, mademoiselle, je suis le Dr. Ziegler.
Elle acquiesce, sans répondre.
- Vous êtes son amie ?
- C’est mon frère.
Le médecin les regarde tous les deux. Non, ils ne se ressemblent pas. D’ailleurs, ils ne ressemblent à personne, même en cherchant bien.
- Votre frère s’est-il plaint de migraines ou d’étourdissements ces derniers jours ?
- Il a de la fièvre depuis ce matin.
- Seulement depuis ce matin ?
- Oui.
- Et c’est la première fois qu’il perd connaissance ainsi ?
- Oui.
- Votre frère souffre d’une légère carence immunitaire. Généralement, les symptômes apparaissent un peu plus tôt avant que le patient ne s’évanouisse.
Joan ne dit rien. Ziegler est mal à l’aise. D’habitude, les proches posent des questions, font au moins semblant de s’intéresser au problème du patient. Cette fille est bizarre.
- Nous devons réguler l’infection qui provoque la fièvre et rétablir totalement ses défenses immunitaires. C’est sans gravité, mais il ne pourra sortir que dans quelques jours.
Il sourit, elle ne dit toujours rien. Alors il s’enfuit.
Quelqu’un a dit que Joan ne met pas les gens mal à l’aise… ?
Alors qu’elle se laisse aller contre le dossier de sa chaise, son portable vibre. Elle se lève pour décrocher dans le couloir. Le directeur des studios Mozaïk. Il a écouté sa cassette, il veut la rencontrer. Il n’y a pas de promesse de signature à la clé, mais peut-être quelques relations et un petit boulot. Joan récupère son manteau et sa guitare et déserte la chambre et l’hôpital. De toutes façons, Charlie ne se rend même pas compte de sa présence.
Une demi-heure plus tard, elle pousse la porte des studios, appelle l’ascenseur et s’engouffre dans la cabine pour grimper au troisième étage. Dans les couloirs qu’elle arpente, ses pas sont étouffés par la moquette bordeaux et les murs insonorisés laissent malgré tout échapper les pulsations faibles et rythmées d’une batterie. Le bureau du monsieur-de-pouvoir se niche tout au fond.
Mais à droite, sortant d’un studio, un jeune homme apparaît en marchant à reculons, rigolant à une longue tirade lancée à toute vitesse. La porte claque et il se tourne vers Joan. Et il sourit. Il a abandonné son éternelle casquette, mais reste parfaitement reconnaissable.
- Salut, ma belle…
Même pas étonné de la voir ici, juste ce sourire malicieux à sa vue. A son tour, Joan a un sourire en coin.
- Salut, beau gosse.

Nom de nom, ca, j'connaissais pas !
Chut, plus un bruit, j'replonge <3

Ah, tu connaissais pas ? Cool alors, tu vas découvrir ^^

Les yeux noirs de Charlie s’ouvrent sur une chambre étrangère, mais pas inconnue. Le temps de ressembler ses esprits, il comprend qu’il se trouve sur un lit d’hôpital et la douleur dans sa tête vient lanciner son encéphale. Avec une grimace, il tend le bras pour atteindre le bouton d’appel. Une infirmière débarque presque aussitôt avec un sourire.
- Comment vous sentez-vous ?
- Pas trop mal.
Elle contrôle les différents appareils et se tourne vers lui à nouveau.
- Je peux voir le médecin ?
- Je vais le chercher tout de suite.
Elle disparaît dans le couloir et, quelques minutes plus tard, Ziegler franchit à son tour la porte de la chambre.
- Vous vous réveillez bien vite, dit-il en guise de bonjour.
- Je suis plutôt résistant.
- Mmm… Ne forcez pas trop quand même.
- Pourquoi est-ce que je suis ici ?
- Vous vous êtes évanoui à votre domicile et dans votre chute, votre tête a heurté une surface dure.
- Et qu’est-ce que j’ai ?
- Deux petits points de suture et une grosse bosse, vous avez de la chance. Ça fait longtemps que vous êtes malade ?
- Depuis hier.
Le médecin fait la moue.
- Etrange…
- Quoi ?
L’autre ne répond pas, semblant chercher ses mots.
- Vous savez, je fais médecine, ajoute Charlie pour l’encourager, Je peux comprendre pas mal de choses.
Ziegler soupire et fourre les mains dans les poches de sa blouse blanche.
- Vous êtes atteint d’une infection des poumons normalement bénigne, mais vous subissez actuellement une carence du système immunitaire qui vous empêche de la combattre correctement et qui aggrave votre cas. Nous allons devoir vous garder un certain temps pour éviter des complications. Vous pouvez remercier votre sœur de vous avoir conduit à l’hôpital et non chez un généraliste.
- Ma… Joan ?
Le médecin acquiesce.
- Elle est ici ?
- Non, je ne crois pas. Elle a du partir.
Charlie soupire.
Les signes d’amitié de Joan sont parfois présents. Mais pas trop.

Joan, sans détacher les yeux de ceux de Tom, poursuit son chemin. Il l’attend et lorsqu’elle arrive à son niveau, fait quelques pas vers elle, l’entraînant contre le mur du couloir. Il place ses jambes entre les siennes et ses bras de chaque côté de sa tête, son visage, ses lèvres, son souffle tout contre les siens. Son sourire s’agrandit alors que les clous au coin de sa bouche effleurent les lèvres de Joan. Mais un léger craquement le retient.
- Ma guitare, souffle-t-elle.
Protégé par son étui rigide, l’instrument proteste coincé entre le mur et le dos de sa propriétaire. Le jeune homme la juge un instant, son regard coule sur son corps puis son visage et il s’écarte enfin. A peine. Alors, elle l’embrasse, à peine, se glisse et s’échappe.
- J’serais là, quand t’auras fini.
Elle sourit, mais ne se retourne pas et disparaît à l’angle du couloir.
- C’était qui ?
Tom se retourne. Un bassiste aux cheveux longs le regarde, un sourire aux lèvres, son instrument encore à la main.
- Une guitariste.
- Sans blague, j’avais pas remarqué. Sacrément bien golée.
Tom sourit.
- Ouais.

Mmmmh ce Tom là, j'vais en rêver toute la nuit <3

Attends la suite... ^^

Vite vite vite, après je vais dodo ^^

- Toujours aussi dégueulasses, tes clopes.
Joan enfile le dernier bouton de sa chemise, mais ne relève pas la tête.
- T’as qu’à pas en fumer.
Tom acquiesce, mais ne lâche pas la cigarette pour autant. Pincée entre ses lèvres, elle ne bouge pas lorsqu’il passe son T-shirt.
- Qu’est-ce que tu fais ici ?
- A ton avis ?
- T’es venue pour du taf’ ?
Elle se lève et sort à son tour une cigarette.
- Pas sûr. Le mec qui dirige m’a filé des bons plans et une audition dans deux jours. ‘Paraît qu’il veut m’aider.
- Tu rames pour te faire une place ?
- Un peu plus que toi, c’est sûr.
Son manteau de cuir retrouve ses épaules et elle rejette ses longs cheveux bruns en arrière. Il la regarde avec un sourire.
- Tout ne m’était pas acquis, à la base.
- Ne me sors pas la version officielle. Moi, je ne laisserais personne m’imposer une image et dénaturer ma musique pour la célébrité et les tabloïds des magazines.
- Alors tu n’y arriveras pas.
- Si.
Elle s’approche de lui et lui souffle sa fumée parfum cerise au visage.
- Et par n’importe quel moyen, sauf celui-là.
La jeune femme se penche, mordille la peau de son cou puis s’éloigne, récupère sa guitare et rejoint la porte.
- C’est encore toi qui t’en vas, lance Tom sans bouger.
Joan se retourne, un sourire en coin.
- C’est encore toi qui m’as entraînée dans une pièce sombre.
- Tu n’as pas protesté.
- Pourquoi l’aurais-je fait… ?
La porte claque tout doucement et la cigarette de Tom s’écrase dans un cendrier alors que les dernières volutes de fumée s’échappent de ses lèvres.
Cette fois, il sait qu’ils se reverront.
Et il attend ce moment avec impatience.

Mmmmmmh Tom, délicieusement salaud, adorable connard de guitariste, awfui <33
Merci pour c'te soirée de suites, ma Vie.
Je t'aime <33

J'taime aussi.
On recommence quand tu veux ^^

Le plus vite possible.
Parce qu'une vie sans Luka, Joan et toi, c'pas une vie pour moi.

La clé tourne dans la serrure avec un cliquetis discret et la porte pivote sur ses gonds avec un léger grincement. Une doucereuse odeur de renfermé vient chatouiller les narines de Joan. Ça y est, là voilà avec son chez elle. Ses talons résonnent un peu alors qu’elle fait quelques pas dans l’appartement, plongé dans le noir. La porte claque doucement derrière elle et dans le silence qui l’enveloppe, ses yeux se tournent vers la fenêtre, juste au-dessus du lit. Des étoiles trop rares scintillent froidement dans le rude hiver allemand. Joan soupire, lâche son vieux sac de soldat, pose sa guitare contre le mur et se laisse tomber sur le lit. Sa main trouve sa poche, ses doigts dénichent son paquet et sa bouche est rejointe par une cigarette.
Charlie sort de l’hôpital demain soir. Il ne lui aura fallu pas moins de cinq jours pour combattre son infection. Les conséquences sur son organisme s’étaient avérées plus que sérieuses et il en était ressorti très affaibli. Mais il avait commencé à reprendre des forces depuis quelques jours et hier, lorsqu’elle était passée le voir, il se sentait très bien et surtout agacé de rester alité. Il en a assez des regards et des attentions condescendantes des infirmières.
La fumée parfum cerise file entre ses lèvres entrouvertes.
Le temps de sa convalescence, Joan avait travaillé. Plus que d’habitude. Au ressortir de son entretien avec le directeur des studios Mozaïk, les petits boulots s’étaient enchaînés et elle avait pu réunir un bon petit pécule. Elle n’irait pas loin en continuant ainsi, mais c’est déjà ça. De plus, elle commence à avoir quelques références dans le milieu et son nom se murmure en coulisses.
Les cendres de sa cigarette s’émiettent et flottent doucement jusqu’à terre.
Le ballet de Alex a été également fortement plébiscité. La troupe a été demandée par trois salles et cinq soirées seront les leurs. Son rôle de soliste lui a encore valu les regards venimeux des autres danseuses. Qu’importe. Joan devient quelqu’un.
Son portable vibre.
- Oui ?
- T’es en r’tard.
Pas besoin de présentation, elle connaît très bien cette voix.
- Je sais, répond-elle, J’arrive.
- J’t’attendrais pas éternellement.
- J’arrive.
Elle raccroche, soupire une nouvelle fois et attrape sa guitare pour sortir de chez elle.
Un quart d’heure de marche plus tard, elle disparaît dans l’obscurité d’une ruelle étroite. Ses pas claquent dans les flaques et la fumée de sa cigarette laisse son parfum sur son passage, trace volatile d’une ombre furtive. Une silhouette l’attend tout contre un escalier de service. Et dans la faible lumière de la ville et l’odeur d’urine, une jeune femme apparaît devant Joan. Un bonnet de grosse laine miteuse enfoncé jusqu’aux sourcils et un vieux par-dessus troué laisse à peine deviner le corps frêle d’une petite blonde au regard glacé. Ses yeux cernés de noir sondent Joan avec une grimace méprisante.
- Bonsoir, Svenja.
- T’es en r’tard.
La dénommée Svenja tends une main recouverte d’une mitaine déchirée vers elle.
- Le fric.
Joan lui lance un regard mauvais et sort des billets de la poche arrière de son jean. Ses ongles limés par les cordes de sa guitare contrastent avec ceux noirs et rongés du dealer. Celle-ci fait disparaître les billets et plonge dans l’épaisseur de ses vêtements puants pour sortir un sachet de poudre blanche.
- T’en auras assez pour un mois facile.
Svenja se détourne et s’éloigne déjà.
- Svenja.
La blonde s’arrête.
- Elle est où Trina ?
- Qu’est-ce que ça peut t’foutre ? Mêle-toi de ton p’tit cul de strip-teaseuse.
La silhouette du dealer s’efface dans la foule de la grande avenue et le paquet de Joan tombe au fond de son étui à guitare.
Un mois de nouveaux trips, de nouveaux mensonges et surtout de destruction.
L’ironie dans un étui.
Si la musique ne la tenait pas en vie, la drogue la tuerait.

Dis...
Elle sera heureuse, un jour, Joan ?
Et Tom va pas tout gâcher, hein ?
*Merveilleux Tom...*

Mmm... Disons que Joan ne pourra jamais être vraiment heureuse et que Tom va jouer un rôle plutôt important dans ce presque bonheur qui n'en est pas un... ^^

» Neige [en cours]
» Luka [en cours, TH]
» Sos im radio [en cours, TH]
» [En cours, TH] Déchéance... Aide-moi à renaître.
» [En cours, TH] - S'il te plait, respire pour Lui...